L'Ontario : des débuts difficiles
Octobre est arrivé. Il est temps pour nous de commencer la grande improvisation à travers le continent : pas de foyer, pas de rendez-vous, aucune idée de ce qui va ce passer l'heure qui suit.
Avant tout, il nous faut quitter Gatineau. Ce que l'on fait en moins de deux heures, grâce à trois voitures dont une conduite par un prêtre. Le tour est joué ! Nous arrivons sur la 148 avec la confiance et les prières de Jean-Marie, prêts à sortir du Québec et a en découdre avec l'Ontario.
Sans trop d'attente, une belle voiture noire avec une plaque ONTARIO s'arrête. Il s'agit d'Alex, né d'une mère chinoise d'un père canadien, qui a 40 ans mais n'en fait que la moitié et rigole particulièrement fort. La discussion se fait en anglais avant de passer en français à l'annonce de notre origine. Quand viens le moment où Anton l'interroge sur ses opinions politiques, il nous explique ses tourmentes sur la montée du partie vert :
- Le réchauffement climatique, c'est du 'bull-shit' ! Hors de question de payer des taxes pour ça. Regarde, j'ai déjà des arbres dans mon jardin.
Après 15 minutes passées dans la voiture,
il nous invite à prendre le café chez lui.
Aussitôt bu, aussitôt repartis. Nous revoilà sur la 148. Quelque dizaines de minutes plus tard, on saute dans la voiture d'un gars anglophone qu'on appellera "l'homme à la cicatrice" dû à un bout de peau manquant au niveau de sa nuque. Il aime faire chauffer le moteur jusqu'à 140 km/h.
Il nous dépose là où nous rencontrons notre dernier chauffeur du jour.
Daniel, un infirmier très sympathique, nous emmène assez loin dans sa petite ville de Fort-Coulonge, où nous décidons de nous arrêter pour la journée. N'ayant aucun endroit où dormir, on plante la tente dans la ville, cachée derrière trois arbres sur un terrain à vendre près d'une rivière.
Nous n'avons parcouru que 120 km cette journée. Distance tellement insignifiante que nous nous trouvons encore dans la province de Québec. De plus, un imbécile a oublié les garnitures des sandwichs dans le frigo de nos hôtes de la veille. Affamés, on rachète de quoi se rassasier. Le repas est interrompu par l'arrivée d'une biche et de son faon qui court autour de nous dans la pénombre du soir.
Le lendemain matin, le petit déjeuner est pris dans une station service qui se trouve être le Quartier général des grands-pères du village. Ils discutent dans un étrange dialecte, mélangeant l'anglais et le français. Les gentilles dames de la station-service nous sortent du four des muffins aux citrouilles et nous offrent un bocal de cacahuètes pour le voyage. Après le café et le brossage des dents, le chef des anciens de la ville nous conduit un peu plus loin.
Plus d'une heure de patience est nécessaire avant que deux hommes ne s'arrêtent. Le père tient le volant et discute avec Anton en anglais tandis que le fils à barbe rousse reste silencieux. Ils nous déposent sur la l'autoroute 17 et nous offrent un maïs chacun.
Ça y est ! Le Québec est derrière nous. Maintenant, il nous faut traverser l'Ontario sur plus de 1500 km sur la route 17 jusqu'au Manitoba.
L'arrivée sur la route 17 se fête par de longues heures d'attente. Comme seule arme contre l'ennui on se relait à la lecture.
1h ... 2h... passent. Le sourire crispé par le nombre assommant de pick-ups qui passent devant nous en nous observant comme des junkys.
On regrette déjà le Québec et notre petite Gaspésie.
Au bout de 2h45 d'attente, a près de 15 minutes du record d'Anton (3h d'attente en espagne), j'ose prononcer encore une fois la phrase "Ok ! je parie sur les 10 prochaines minutes!". Cinq minutes plus tard une voiture s'arrête ! On célèbre l'événement comme un but marqué à la coupe du monde et on court à la rencontre de notre sauveur.
Une cinquantaine de kilomètres à l'intérieur d'une voiture nous fait vite oublier notre longue attente. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
De retour sur la route, le soleil arrive suivi de notre prochain chauffeur. Sam nous embarque dans sa voiture. Je monté à l'avant pour travailler mon anglais et Anton, à défaut de siège, s'assied sur la caisse à outils. Le pilote nous offre une canette de bière fraîche qu'on accepte avec grand plaisir. Après quelques kilomètres sur la 17, Il nous emmène dans la forêt pour nous montrer un lieu où l'on pourrait dormir près d'un lac et avec de quoi faire du feu.
Puis il nous redépose sur la route car on pense vouloir continuer le stop. Avant de nous dire au revoir, le sympathique personnage nous offre une dernière canette de bière pour notre soirée et me tend une poignée entière de cigarettes.
On termine notre bière devant un motel-restaurant avant de reprendre le stop. Il faut beau et chaud, on est bien sous les pins. On essaie de faire du pouce mais on voit un homme sortir du restaurant une pizza à la main. Cinq minutes plus tard on a commandé notre pizza pepperoni et une heure plus tard on est sur le campement.
Le site est un petit coin de paradis. D'un côté un lac semblable à un immense miroir où s'y reflètent les arbres, de l'autre coté l'épaisse forêt colorée et ses nuances de vert, de jaune et de rouge. Je vais chercher du bois pour le feu pendant qu'Anton monte la tente.
Quand nos tâches sont accomplies, il est l'heure de se mettre à table. A même le sol, on dévore la pizza, accompagnée par un ne canette de schweps offerte par Noriko.
Afinn de digérer notre encas, on s'allonge sur un banc de sable non loin de là, face au soleil couchant, accompagné des bières offertes par Sam.
Quand vient la fraîcheur du soir, on allume le feu, puis on passe la soirée a observer les flammes sans dire un mot, heureux de la conclusion de cette journée.
Au réveil, une brume opaque nous entoure
Avant de retourner sur la route on avale deux cafés et un jus d'orange au motel-restaurant.
La journée commence par 3h30 d'attente. Nouveau record, mais le soleil permet de rendre le moment agréable. Chacun son tour, on se repose adossé au tronc d'un pin.
Un vieil homme de 94 ans, en bonne santé, bien habillé, s'arrête à notre rencontre. Le monsieur accepte de nous avancer. Il nous fait monter tous les deux sur la banquette arrière et prononce cette phrase : "pas besoin de vous attacher, je suis un AS du volant"
Le doyen nous montre son cottage qu'il a acheté en 1948 : une belle maison blanche en bois maison avec un énorme panneau JESUS SAVES que peuvent voir tous les automobilistes.
Tout le long du trajet, l'as du volant s'interroge sur un bruit étrange que fait sa voiture et grogne quand on claque les portes du véhicule.
Après quelques km, il nous dépose à une station service.
Pour ne pas attendre de nouveau trois heures, on demande aux clients de la station s'il peuvent nous aider à avancer vers l'ouest. La première tentative est un échec. Un couple refuse gentiment de nous prendre pour raison d'être en pleine dispute conjugale.
Mais la deuxième tentative fonctionne. Deux québécois qui passent le weekend dans le coin nous avancent un peu.
Quelque part sur la 17 entre Deep River et Matawa, notre patience est encore mise à l'épreuve.
Attendre et encore attendre sur cette immense ruban de goudron et ses lignes jaunes et blanches.
Haaaaa maudit ONTARIO ! Maudite autoroute 17 ! Combien de temps tu vas nous faire encore attendre !
Mais à force d'être constamment à ses côtés, on commence à se sentir très proche de la route. Comme si elle nous appartenait autant qu'on faisait partie d'elle. La route pour beaucoup est juste un outil insignifiant, mais pour nous, elle a de la valeur. C'est ce que doivent ressentir aussi les motards et les camionneurs.
A un moment, une femme d'une cinquantaine d'années arrive en marchant de l'autre côté de la route. Anton va à sa rencontre : la femme est un peu perdue, en piteux état. Elle est déshydratée et n'a plus rien à manger. Il lui offre notre gourde ainsi qu'une pomme puis insiste fermement pour qu'elle fasse du stop pour rejoindre le prochain village : elle voulait marcher. Sans y croire, elle tend le pouce et en moins d'une heure, elle monte dans une voiture.
Nous, de notre côté, cela fait 3h45 qu'on attend. On bat de 15 minutes le record réalisé ce matin.
Adam arrive. Un homme francophone d'origine africaine. Sa voiture est remplie de ses affaires et nous dit qu'il ne peut prendre qu'un d'entre nous.. On insiste. Quelques minutes de négociation sont nécessaires pour rentrer tous les deux dans la voiture. Adam rejoint un ami dans le nord ouest du Québec.. Tout le trajet, il est au téléphone avec sa femme. On se contente de regarder le paysage, tellement heureux d'être enfin dans une voiture.
Il nous dépose à Matawa en s'excusant de ne pas avoir pu parler avec nous.
Aussitôt qu'on pose un pied dans la petite ville commence une étrange histoire...
Un homme nous aborde, il s'appelle Tim. Coupe hiroquoise, moustache, parfum au houblon et vétéran de l'armée canadienne. Très rapidement, il nous invite à planter la tente dans son jardin.
Sans se poser trop de question, fatigués par les longues heures d'attente, on le suit jusqu'à sa maison. L'inconnu vit avec son frère et sa mère malade. Son frère Pete, vient se présenter mais garde ses écouteurs dans les deux oreilles ce qui complique le dialogue :
"Je m'appelle Pete !
- Salut Pete, moi c'est Ant...
- Je vous entends pas parce que j'ai mes écouteurs"
On comprend vite que le personnage est complètement perché.
Un autre type nous rejoint. Il a l'air d'avoir les deux pieds sur terre et nous explique que cela fait quelques années qu'il vit en dehors de la société. Il nous offre un énorme ribs de porc qu'il a récupéré dans la poubelle d'un magasin. Il a l'habitude de faire cela.
Tim nous propose de prendre une douche. A l'instant où l'on rentre dans la maison, tout est devient encore plus étrange. Une odeur répugnante envahit notre nez. Leur chien nous accueille en aboyant. La bête porte une grosse blessure à l'oeil gauche et tout le contour de l'oeil est rouge. C'est dégueulasse. Quand on ouvre la porte de la salle de bain, on découvre découvre d'autres dégâts : de la merde de chien séchée par terre.
Après m'être rapidement douché pour au plus vite respirer l'air de dehors, on allume un feu pour manger nos morceau de porc.
C'est à ce moment que Pete propose à Anton de se mettre un mégot dans les cheveux. Au milieu de la nuit, il se dira : Dans "Psychose", le méchant prend soin de sa mère.
Bonne nuit !
Avant tout, il nous faut quitter Gatineau. Ce que l'on fait en moins de deux heures, grâce à trois voitures dont une conduite par un prêtre. Le tour est joué ! Nous arrivons sur la 148 avec la confiance et les prières de Jean-Marie, prêts à sortir du Québec et a en découdre avec l'Ontario.
A Gatineau
Sans trop d'attente, une belle voiture noire avec une plaque ONTARIO s'arrête. Il s'agit d'Alex, né d'une mère chinoise d'un père canadien, qui a 40 ans mais n'en fait que la moitié et rigole particulièrement fort. La discussion se fait en anglais avant de passer en français à l'annonce de notre origine. Quand viens le moment où Anton l'interroge sur ses opinions politiques, il nous explique ses tourmentes sur la montée du partie vert :
- Le réchauffement climatique, c'est du 'bull-shit' ! Hors de question de payer des taxes pour ça. Regarde, j'ai déjà des arbres dans mon jardin.
Après 15 minutes passées dans la voiture,
il nous invite à prendre le café chez lui.
Aussitôt bu, aussitôt repartis. Nous revoilà sur la 148. Quelque dizaines de minutes plus tard, on saute dans la voiture d'un gars anglophone qu'on appellera "l'homme à la cicatrice" dû à un bout de peau manquant au niveau de sa nuque. Il aime faire chauffer le moteur jusqu'à 140 km/h.
Il nous dépose là où nous rencontrons notre dernier chauffeur du jour.
Daniel, un infirmier très sympathique, nous emmène assez loin dans sa petite ville de Fort-Coulonge, où nous décidons de nous arrêter pour la journée. N'ayant aucun endroit où dormir, on plante la tente dans la ville, cachée derrière trois arbres sur un terrain à vendre près d'une rivière.
Nous n'avons parcouru que 120 km cette journée. Distance tellement insignifiante que nous nous trouvons encore dans la province de Québec. De plus, un imbécile a oublié les garnitures des sandwichs dans le frigo de nos hôtes de la veille. Affamés, on rachète de quoi se rassasier. Le repas est interrompu par l'arrivée d'une biche et de son faon qui court autour de nous dans la pénombre du soir.
Le lendemain matin, le petit déjeuner est pris dans une station service qui se trouve être le Quartier général des grands-pères du village. Ils discutent dans un étrange dialecte, mélangeant l'anglais et le français. Les gentilles dames de la station-service nous sortent du four des muffins aux citrouilles et nous offrent un bocal de cacahuètes pour le voyage. Après le café et le brossage des dents, le chef des anciens de la ville nous conduit un peu plus loin.
Plus d'une heure de patience est nécessaire avant que deux hommes ne s'arrêtent. Le père tient le volant et discute avec Anton en anglais tandis que le fils à barbe rousse reste silencieux. Ils nous déposent sur la l'autoroute 17 et nous offrent un maïs chacun.
Ça y est ! Le Québec est derrière nous. Maintenant, il nous faut traverser l'Ontario sur plus de 1500 km sur la route 17 jusqu'au Manitoba.
La route 17
L'arrivée sur la route 17 se fête par de longues heures d'attente. Comme seule arme contre l'ennui on se relait à la lecture.
1h ... 2h... passent. Le sourire crispé par le nombre assommant de pick-ups qui passent devant nous en nous observant comme des junkys.
On regrette déjà le Québec et notre petite Gaspésie.
Au bout de 2h45 d'attente, a près de 15 minutes du record d'Anton (3h d'attente en espagne), j'ose prononcer encore une fois la phrase "Ok ! je parie sur les 10 prochaines minutes!". Cinq minutes plus tard une voiture s'arrête ! On célèbre l'événement comme un but marqué à la coupe du monde et on court à la rencontre de notre sauveur.
Une cinquantaine de kilomètres à l'intérieur d'une voiture nous fait vite oublier notre longue attente. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
De retour sur la route, le soleil arrive suivi de notre prochain chauffeur. Sam nous embarque dans sa voiture. Je monté à l'avant pour travailler mon anglais et Anton, à défaut de siège, s'assied sur la caisse à outils. Le pilote nous offre une canette de bière fraîche qu'on accepte avec grand plaisir. Après quelques kilomètres sur la 17, Il nous emmène dans la forêt pour nous montrer un lieu où l'on pourrait dormir près d'un lac et avec de quoi faire du feu.
Puis il nous redépose sur la route car on pense vouloir continuer le stop. Avant de nous dire au revoir, le sympathique personnage nous offre une dernière canette de bière pour notre soirée et me tend une poignée entière de cigarettes.
On termine notre bière devant un motel-restaurant avant de reprendre le stop. Il faut beau et chaud, on est bien sous les pins. On essaie de faire du pouce mais on voit un homme sortir du restaurant une pizza à la main. Cinq minutes plus tard on a commandé notre pizza pepperoni et une heure plus tard on est sur le campement.
A ce moment-là, on se dit : "une bière et on repart"
Le site est un petit coin de paradis. D'un côté un lac semblable à un immense miroir où s'y reflètent les arbres, de l'autre coté l'épaisse forêt colorée et ses nuances de vert, de jaune et de rouge. Je vais chercher du bois pour le feu pendant qu'Anton monte la tente.
Le campement
Afinn de digérer notre encas, on s'allonge sur un banc de sable non loin de là, face au soleil couchant, accompagné des bières offertes par Sam.
Quand vient la fraîcheur du soir, on allume le feu, puis on passe la soirée a observer les flammes sans dire un mot, heureux de la conclusion de cette journée.
Au réveil, une brume opaque nous entoure
Avant de retourner sur la route on avale deux cafés et un jus d'orange au motel-restaurant.
La journée commence par 3h30 d'attente. Nouveau record, mais le soleil permet de rendre le moment agréable. Chacun son tour, on se repose adossé au tronc d'un pin.
Au soleil, l'attente est plus raisonnable
Un vieil homme de 94 ans, en bonne santé, bien habillé, s'arrête à notre rencontre. Le monsieur accepte de nous avancer. Il nous fait monter tous les deux sur la banquette arrière et prononce cette phrase : "pas besoin de vous attacher, je suis un AS du volant"
Le doyen nous montre son cottage qu'il a acheté en 1948 : une belle maison blanche en bois maison avec un énorme panneau JESUS SAVES que peuvent voir tous les automobilistes.
Tout le long du trajet, l'as du volant s'interroge sur un bruit étrange que fait sa voiture et grogne quand on claque les portes du véhicule.
Après quelques km, il nous dépose à une station service.
Pour ne pas attendre de nouveau trois heures, on demande aux clients de la station s'il peuvent nous aider à avancer vers l'ouest. La première tentative est un échec. Un couple refuse gentiment de nous prendre pour raison d'être en pleine dispute conjugale.
Mais la deuxième tentative fonctionne. Deux québécois qui passent le weekend dans le coin nous avancent un peu.
Quelque part sur la 17 entre Deep River et Matawa, notre patience est encore mise à l'épreuve.
Attendre et encore attendre sur cette immense ruban de goudron et ses lignes jaunes et blanches.
Haaaaa maudit ONTARIO ! Maudite autoroute 17 ! Combien de temps tu vas nous faire encore attendre !
Mais à force d'être constamment à ses côtés, on commence à se sentir très proche de la route. Comme si elle nous appartenait autant qu'on faisait partie d'elle. La route pour beaucoup est juste un outil insignifiant, mais pour nous, elle a de la valeur. C'est ce que doivent ressentir aussi les motards et les camionneurs.
A un moment, une femme d'une cinquantaine d'années arrive en marchant de l'autre côté de la route. Anton va à sa rencontre : la femme est un peu perdue, en piteux état. Elle est déshydratée et n'a plus rien à manger. Il lui offre notre gourde ainsi qu'une pomme puis insiste fermement pour qu'elle fasse du stop pour rejoindre le prochain village : elle voulait marcher. Sans y croire, elle tend le pouce et en moins d'une heure, elle monte dans une voiture.
Nous, de notre côté, cela fait 3h45 qu'on attend. On bat de 15 minutes le record réalisé ce matin.
Adam arrive. Un homme francophone d'origine africaine. Sa voiture est remplie de ses affaires et nous dit qu'il ne peut prendre qu'un d'entre nous.. On insiste. Quelques minutes de négociation sont nécessaires pour rentrer tous les deux dans la voiture. Adam rejoint un ami dans le nord ouest du Québec.. Tout le trajet, il est au téléphone avec sa femme. On se contente de regarder le paysage, tellement heureux d'être enfin dans une voiture.
Il nous dépose à Matawa en s'excusant de ne pas avoir pu parler avec nous.
Aussitôt qu'on pose un pied dans la petite ville commence une étrange histoire...
Un homme nous aborde, il s'appelle Tim. Coupe hiroquoise, moustache, parfum au houblon et vétéran de l'armée canadienne. Très rapidement, il nous invite à planter la tente dans son jardin.
Sans se poser trop de question, fatigués par les longues heures d'attente, on le suit jusqu'à sa maison. L'inconnu vit avec son frère et sa mère malade. Son frère Pete, vient se présenter mais garde ses écouteurs dans les deux oreilles ce qui complique le dialogue :
"Je m'appelle Pete !
- Salut Pete, moi c'est Ant...
- Je vous entends pas parce que j'ai mes écouteurs"
On comprend vite que le personnage est complètement perché.
Un autre type nous rejoint. Il a l'air d'avoir les deux pieds sur terre et nous explique que cela fait quelques années qu'il vit en dehors de la société. Il nous offre un énorme ribs de porc qu'il a récupéré dans la poubelle d'un magasin. Il a l'habitude de faire cela.
Tim nous propose de prendre une douche. A l'instant où l'on rentre dans la maison, tout est devient encore plus étrange. Une odeur répugnante envahit notre nez. Leur chien nous accueille en aboyant. La bête porte une grosse blessure à l'oeil gauche et tout le contour de l'oeil est rouge. C'est dégueulasse. Quand on ouvre la porte de la salle de bain, on découvre découvre d'autres dégâts : de la merde de chien séchée par terre.
Après m'être rapidement douché pour au plus vite respirer l'air de dehors, on allume un feu pour manger nos morceau de porc.
C'est à ce moment que Pete propose à Anton de se mettre un mégot dans les cheveux. Au milieu de la nuit, il se dira : Dans "Psychose", le méchant prend soin de sa mère.
Bonne nuit !
La rivière des Outaouais
Le cinéma
Une brochette
Allons-nous survivre?










C'est toi loulou qui a écrit ?
RépondreSupprimerCoucou les Doudous !
RépondreSupprimerSuper Elouan ! Tu racontes bien et on n'a de cesse d'arriver au bout de l'histoire ...
Les heures d'attente sont éprouvantes mais l'aventure continue, et puis chaque jour est différente.
En tout cas je me régale toujours autant de vous lire .
Prenez soin de vous quand même !
Mes plus gros bisous en attendant la suite
Monique
Bravo Elouan,ton récit est passionnant mais par moment nous fait trembler pour votre sécurité. Tu as l'âme d'un écrivain ; un éditeur pourrait être intéressé par votre récit. A bientôt et gros bisous
SupprimerMerci. On va rester modeste et déjà écrire pour nous, et vous :) des récits de voyages foisonnent et je pense qu'il y en a des plus intéressants :)
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