Traversée du Saskatchewan


Au matin, on attend Marie, entourés d’oies.
On repart. Winnipeg est toujours cernée par la neige, qui fond, mais on aurait eu du mal à repartir en stop. Les 600 km passent vite et on entre en Saskatchewan, le cœur des prairies canadiennes : tout est plat à perte de vue, que des champs. Au fur et à mesure, la neige disparait. Le long de l’autoroute, une énorme orignal femelle court.
Entrée au Saskatchewan

A Regina, il fait simplement quelques degrés au dessus de 0, mais avec le soleil, c’est la queue chez le marchand de glace. On se rend dans un bar de jeux de société vide et on fait une partie de Carcassonne et une partie de Yatzee. Quelques courses, puis on se sépare. Marie va dans son logement et nous, on va chercher un endroit ou dormir. On est dans un quartier résidentiel, on ne veut pas trop attirer l’attention… mais on rate peut être le coche car quelqu’un qui promène son chien nous demande si l’on cherche quelque chose. Je lui réponds automatiquement : « Non, non… » et il repart. Il aurait peut être pu nous aider. On mange dans un parc de jeux pour enfants peuple de lapins énormes. Puis on plante la tente, cache derrière quelques buissons et proche de l’autoroute 1.
Cachés 

On tente l’autostop en Saskatchewan. On a de la chance : il y a des travaux sur l’autoroute et la circulation est ralentie a 50km/h. Mais des qu’on se poste sur le bord de la route, il se met à pleuvoir. Marie passe devant nous et fait un signe. On lui avait dit de ne pas s’arrêter cette fois, ce que l’on finit par regretter, car l’autostop ne fonctionne pas mieux qu’en Ontario. Nos chaussures prennent l’eau et on hésite à aller faire une pause au chaud. Mais on n’ose pas, on risquerait de rater LA voiture. Apres 4h30 d’attente, un homme s’arrête. Il va à Moosejaw pour son travail. C’est un électricien. Il n’a jamais pris d’autostoppeurs mais s’est dit qu’il pouvait nous aider. Sur la route, dans son énorme 4x4 chauffe, les pieds sous le chauffage, on écoute du rap américain.
Il nous dépose au Tim Horton’s au centre ville de Moosejaw, ou l’on espère recharger nos batteries, mais cette fois encore, pas de prises. Comme on a perdu quelques neurones durant l’attente, on décide de cramer les derniers pourcentages de la batterie d’Elouan pour regarder la fin du match de l’équipe de France de foot contre la Turquie. Giroud marque, mais les Turques égalisent.
On attend que la pluie s’estompe, puis on marche jusqu'à l’autoroute 1. On hésite… J’essaie de me placer à coté de l’autoroute. Il y a la possibilité de se garer, mais les voitures vont tellement vite que je change de stratégie et je me place sur une autre insertion qu’Elouan, a 200 mètres de lui. Il nous faudrait presque des talkies-walkies. On ne mesure pas l’attente, mais au bout d’une heure ou deux, Elouan me rejoint et on essaie d’avancer jusqu'à une station service. Alors, une famille dans une voiture nous offre à chacun une bouteille de Coca et un muffin en nous souhaitant un joyeux Thanksgiving. Juste après, un camion nous klaxonne puis se gare. On n’ose pas y croire mais on avance tout de même jusqu’ à la porte passager en évitant la pisse de vache qui dégouline du contenaire râpe a gruyère. Le conducteur nous fait des signes et nous dit de monter dans le camion. Je m’installe dans le lit et Elouan sur le siège passager. Mo, le petit chien de Maurice nous accompagne également durant le voyage. Au début, on se fait un peu peur : j’essaie de parler a Maurice, qui n’entend pas bien et se retourne constamment pour m’écouter. Le camion fait plusieurs embardées et Maurice regarde dans son rétroviseur… un peu tard.
Maurice a des origines françaises mais est anglophone. Il a de la famille au Québec et travaille pour des Français, donc il échange quelques mots avec nous en français. Il appelle des membres de sa famille pour connaitre sa région d’origine en France et il apprend que ses ancêtres viennent de Gascogne. Il nous pose quelques questions dessus : Est-ce que c’est beau ? Ou cela se trouve ?...
Grace a son métier, il a conduit partout au Canada – toutes provinces et territoires – et a même conduit sur la glace. Aux Etats-Unis, il s’est rendu presque dans tous les Etats, a l’exception de Hawaï, Rhodes Island et du Delaware. Il a aussi vécu au Mexique ou il aimerait bien s’installer.
La route cesse d’être droite et on roule désormais sur de petites collines remplies d’herbe.
On est tellement heureux d’être au chaud dans un camion. Normalement, Maurice n’a pas le droit de nous prendre pour des questions d’assurance, mais il s’en contrefiche. Sa direction sait qu’il prend des pouceux, mais ne lui dit rien.
Maurice nous dépose a Brook, en Alerta, dernière province avant la Colombie Britannique. On plante la tente de nuit entre la route et un champ et on mange dans nos duvets. Notre passage en Saskatchewan aura été de courte durée.
Dans le camion
Elouan parle de sa ville natale
Salut Maurice, bonne route !

Commentaires

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  2. Le chauffeur est sympa de vous avoir pris sur la route,vous avez pu avancer et vous reposer dans le camion.Vous devez avoir froid par moment et être très fatigués mais heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage:quelle toison d'or allez vous nous ramener?pensons bien .Gros bisous

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  3. Hola les pouceux ! Quel courage ! Je lis avec grand plaisir vos aventures... Un gros bisous de Félix, de Ange. Ne lâchez rien. J ai hâte de lire la suite. Biz Pat

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