De Seattle à Portland - 11 au 16 décembre
On décide de partir dans le coin nord ouest de l'Etat de Washington, vers la "rain forest" et les montagnes du Parc Olympique, là où la route 101 commence à descendre vers le sud.
Un bus et un ferry et nous voilà à regarder les buildings de Seattle disparaitre dans le brouillard. Arrivés sur l'île de Bainbridge, il commence à pleuvoir. On s'abrite sous un arrêt de bus. Notre première voiture des USA arrive, une jeep rouge avec un cerceau de sapin et de houx sur le pare-chocs. La conductrice nous dépose à un casino un peu plus sur notre route. Un homme nous avance un peu plus loin sur l'insertion sur la route 3, avec son panneau "Interdit aux piétons et autostoppeurs". On y monte la garde.
Premier ride aux USA
Il est 16 heures, le ciel est déjà gris presque noir. On envisage de planter la tente sur une colline juste a côté mais une mère de famille s'arrête pour nous prendre. Amber a 7 enfants entre 1 et 26 ans, après avoir fait un speach sur notre habilité à cuisiner chez nos hôte, elle nous invite chez elle à Port Townsend au nord de la péninsule pour cette nuits.
Dans la maison d'Amber, deux jeunes mômes courent partout, un autre plus vieux s'endort sur le canapé en regardant la TV. On fait la rencontre de Jesse, l'amoureux de Amber. Cheveux rasés, marcel blanc, tatouage dragon et logo de greenpeace sur le torse, fan de gangster, de rap... Un vrai moulin un parole.
La première chose qu'il nous dit est qu'il est libertarien. Il nous raconte des histoires sur l'Etat de Washington en rebondissent sur chaque nouveau sujet. Je comprends une fois sur quatre la conversation si je me concentre. Amber a du mal à en placer une mais ça la fait marrer de voir Jesse aussi excité. Le couple enchaîne les cigarettes, quand ce n'est pas du pot roulé dans du papier transparent.
Amber nous montre notre chambre dans le garage et notre énorme lit King Size. On pourrait dormir sur sa largeur.
On cuisine un crumble au parmesan avec une seul grosse courgette, du fromage de chèvre, des lardons, de l'ail et quelques épices.
Amber and Jesse
Un jeune s'arrête, cheveux blonds, longs et frisés. Grand sourire. Il a à l'arrière du pick-up deux planches de surf et une combinaison. Le gars est très zen, spirituel comme il dit. Il nous parle de réincarnation si bien que quand Anton lui demande son âge il le corrige en disant "la vrai question n'est pas qu'elle âge j'ai, mais qu'elle âge a mon corps car mon esprit est beaucoup plus vieux." On part observer la plage avec lui. Au moment de nous dire au revoir, pendant la longue accolade, il ferme les paupières et murmure quelque chose. Je crois qu'il récite une prière pour nous.
Bruce nous ramasse sous la pluie. Il est âgé mais grand et costaud. Un ancien maçon. Il nous déconseille de nous rendre à Neah Bay à l'extrémité nord-ouest de la péninsule et nous reconduit sur la 101 en longeant un lac. Il nous montre un parc près du lac, au coeur de la 'rain forest'. Il pleut des cordes, on s'arrête ici pour aujourd'hui. On plante la tente à 14 heures. Je me mouille dans l'eau du lac avant de me mettre à la lecture pour toute l'après-midi.
Bruce
On fait la rencontre de deux amis, Sean porte un bonnet orange pétant avec une iroquoise et Marc est un pompier aux cheveux roux. Les deux amis vont chercher leur bateau au port de La Push à l'ouest de la péninsule.
On se propose de les accompagner pour voir l'océan.
Une fois au port, on sort de la voiture sous une averse violente. Leur navire est le dernier à sortir du port pour l'hiver. Pendant qu'ils chargent le bateau sur la remorque, on marche vers la plage.
On se retrouve face au plus grands des océans... Les vague sont violentes et ramènent des troncs d'arbres entiers avec leurs racines sur le sable. Des morceaux de continents encerclés par l'eau salé tiennent encore le combat contre la mer et le vent.
Sean et Elouan
Marc à gauche, Sean à droite
Une fois le bateau monté sur le trailer, on est reparti sur la 101. On pogne deux voitures avant de planter la tente dans la rain forest à quelques mètres d'un panneau "propriété privée".
Au matin, on va se faire une petite toilette au robinet des sanitaires du camping d'en face.
De retour sur le bitume, c'est une jeep rouge qui vient nous récupérer au bout de quelques minutes. Au volant, il y a Dustin, ancien militaire, Irak 2003. Il est accompagné de Bruno, le chien d'un copain. Il peut nous emmener dans une ville à une heure de Portland mais avant il doit passer à sa cabane en pleine forêt pour rendre Bruno à son propriétaire.
La voiture de Safari s'enfonce dans la forêt jusqu'à un cul de sac. Il nous faut continuer à pied sur un mile pour rejoindre la cabane.
Plus on s'enfonce dans la forêt, plus les arbres deviennent imposants. Arrivés face à un ruisseau qui nous barre le passage, on lance des pierres pour se donner des appuis et traverser le courant. Sur notre gauche, on y voit la rivière qui file vers l'océan. On marche en file indienne jusqu'à ce que Dustin nous indique de tourner à droite, sur une butte glissante. On utilise une corde accrochée à un arbre pour l'escalader. Une fois en haut, On se retrouve encerclés à nouveau par la forêt. On marche dans le petit sentier en passant sur et sous les arbres, toujours en file indienne. D'abord moi, suivi de près par Bruno, Anton puis Dustin muni de son bâton de marche. La mousse entoure les troncs, les fougères sont humides et grasses. On commence à voir les premières cabanes puis bientôt tout un quartier de petites maisons en bois. On slalome entre quelques cabines avant de se poser sur la terrasse de celle de Dustin. Sur des chaises que l'on installe au soleil, on déguste une canette bière qu'il nous offre et qui traine dans son frigo depuis plusieurs mois. Comme son ami n'est pas là, ce qui l'énerve, et qu'il ne peut pas repartir avec le chien, il nous propose de rester ici pour ce soir et d'aller acheter de la bière et des steaks puis de reprendre la route le lendemain.
On va faire les courses ville à Forks. Rentrés, on allume un feu et pendant la cuisson de la viande, on va prendre une douche bien méritée.
L'épaisseur de mon steack est celle de mon pousse. Dustin arrose généreusement une épice et du sucre sur les deux faces du pavé, délicieux. On boit quelques bières en fumant la pipe, puis on organise une expédition pour aller voir un immense arbre, tellement énorme qu'il faudrait 6-7 personnes pour faire le tour du tronc les bras tendus. La soirée se finit tôt. Dustin est assez taiseux et part se coucher vers 20h30.
On se lève à 7h. De retour dans la jeep rouge, Dustin nous conduit à Winlock, une petite ville américaine un peu morte. Sur la route, il s'arrête pour nous montrer deux belles plages. A Winlock, se promène autour de l'ancienne usine de volailles, marche le long des rails qui séparent la ville en deux.
Pour prévenir de son passage dans la ville, le conducteur du train enfonce l'énorme klaxon de la locomotive. Je compte soixante-trois wagons tirés par quatre locomotives et chaque wagon contient deux contenaires de marchandises.
Ruby beach
Elouan et Dustin
L'arbre qui marche.
Winlock
Pour le petit déjeuner, on prend un café à la station service du coin. Une voiture nous pose à l'entrée de l'autoroute sous un nouveau panneau "interdit aux piétons et autostoppeurs".
Une heure plus tard, grâce à notre pancarte Portland, Anthony se propose de nous y amener. C'est un Australien qui vivait depuis quelques mois en Oregon. Il etait venu avec sa femme, malade du cancer dans l'espoir qu'elle soit soignée. De ce que l'on comprend, elle est décédée en quelques mois. Il retournera en Australie dans quelque jours.
Il a passé une soirée chez une amie auto-stoppeuse à Winlock et ne pouvait pas nous laisser au bord de la route. Il se propose de nous déposer devant chez notre hôte à Portland. Arrivés à destination, je lui serre la main avant de sortir de la voiture. Alors que la voiture repart, Anton me regarde l'air ahuri en tenant entre ses doigts trois billets de cent dollars américains que Anthony lui a glissé dans la main.























Et Bruno a t-il retrouvé son propriétaire ? Bisous
RépondreSupprimerOui Bruno a t'il retrouvé son propriétaire? Apparemment il n'est pas parti avec vous. D'aventure en aventure vous allez avoir tellement de souvenirs que votre cerveau va finir par éclater. C'est presque comme tarzan dans la jungle pour traverser les rivières...revenez nous en pleine forme l'année prochaine.Gros bisous
RépondreSupprimerOui, on a croisé son propriétaire en allant faire les courses. On a pu le lui rendre !
Supprimer