San Fransisco - Bakersfield - 1er au 10 janvier

1/01 En tentant de quitter San Fransisco, après quelques transports en commun, on se retrouve bloqués en sortie de la ville. On marche sur les chemins côtier à la recherche d'un spot pour camper. Les gens qui sont passés avant nous on fait des spirales de pierre sur le sol. Le ciel s'assombrit et la brume gagne du terrain, on pose le campement sur la première colline près de l'océan. Pendant toute la durée de la nuit, le vent attaque noyée tente et la brasse dans tout les sens.



2/02 Au petit matin, on achète un café dans une ancienne locomotive décorée d'un petit drapeau américain et de celui de la Californie.


On tente notre chance un peu plus loin que la veille. Ca fonctionne. Un homme s'arrête et nous dit de faire très attention à la police. Colym, accompagné de Sheridan proposent de nous déposer à Santa Cruz. D'abord, ils veulent faire une pause dans quelques endroits réputés pour observer d'immenses vagues d'une dizaine de mètres et les surfeurs qui s'y essaient. Colym surfe, mais pas sur ces vagues.

Santa Cruz est également une ville réputée pour le surf. Dans la mer, des centaines de surfeurs se repartissent sur des vagues plus ou moins grosses. Ils ont posé un parc d'attraction directement sur le sable de la plage : des montagnes russes, des manèges de toute les couleurs, des trains fantômes ... une vraie fête foraine tous les mois de l'année.




On décide de s'offrir un cinéma, et pour repas un forfait illimité en popcorn.
On dévore la première boîte assis sur un banc dans le hall du cinéma. Le travail intensif de ma mâchoire laisse s'échapper des miettes qui tombent sur le sol. Je vois l'agent de sécurité partir chercher une balayette pour nettoyer mes dégâts quand je serai parti.

A la fin du film, il fait nuit. On se dirige vers notre spot complètement écoeurés des pop-corn salés .
On a repéré un parc sur la colline, mais de nombreux nomades y vivent. On se cache de la vue des autres campements puis on s'endort.

3/10  Sur la route, le lendemain, une dame nous conduit en dehors de Santa Cruz. Puis Trevor nous fait monter dans sa mini et nous propose de prendre une douche chez lui à Monterey avant de reprendre la route. Deux heures plus tard plus tard, bloqués à la sortie de la ville,  on se retrouve à manger des pizzas et à boire une bière avec Trevor et une de ses amie. Alors que l'on se couche, on rencontre la colocataire de Trevor et on comprend que notre présence lui fait peur. Elle nous menace en rigolant.

Trevor

4/10 Le matin, Trevor nous dépose directement sur la route 1 avant d'aller travailler. Quand il nous dit au revoir, il nous donne un cristal chacun.

La route 1 longe l'océan Pacifique sur de nombreux miles presque dans habitation. Dans la foulée, un van passe devant nous avec une plaque néerlandaise. Grace à nos grands sourires de vainqueurs, Denis et Selma font demi-tour pour venir nous chercher.
Un vrai couple de beau-gosses. Ils ont fait exactement le même trajet que nous en partant du Canada durant l'été 2019. Cerise sur le gâteau, ils conduisent une Renault.
On s'arrête tous les deux kilomètres pour admirer la côte sauvage. Enfin, on pose le camp pour la nuit dans une forêt de redwood, sur un spot parfait à côté d'une rivière.






5/10 Au réveil, le soleil est encore omniprésent dans le ciel. On se brosse les dents sur le bord de la route et Elea rain s'arrête. Elle est actrice et danseuse à Los Angeles. Elle a notamment dansé pour Taylor Swift.

Ensuite, Jack s'arrête avec son pick-up de travail et  nous raconte ses histoires un peu extrêmes ... sur des serpents dans les cannes à sucre du Costa Rica dont le venin abat un homme en onze minutes... et aussi une histoire d'autostop qui a mal tourné pour lui, ou plutôt pour son conducteur qui l'a agressé.

On descend dans un magasin pour le ravitaillement d'eau et de nourriture. Le soleil et chaud... l'eau de la mer est d'un bleu profond et assis sur les rambardes de la route on rencontre nos premières baleines  qui descendent vers le sud. On les repère uniquement grâce à leurs jets d'eau.



Trois filles de nos ages font demi-tour. Elles n'ont jamais pris d'autostoppeurs. Une de New York, Une de San Diego et une de Los Angeles. On roule doucement en regardant le paysage. On demande à s'arrêter dans un parc naturel sur la côte. Petite randonnée de quelques kilomètres jusqu'à trouver un endroit pour dormir. On observe le coucher de soleil à l'affût des dos de baleine.


6/01 On se met en route pour aller randonner dans un parc. Un surfeur nous dépose à Morro Bay. La ville se trouve à côté d'un imposant massif rocheux qui s'élève sur la berge. On n'y rencontre des loutres toutes mignonnes.
On marche le long de la route sans faire de stop alors qu'une voiture s'arrête. Zara a deviné qu'on avait besoin d'une ride. La trentaine, elle attend son premier enfant, une petite fille. Elle fait un grand détour pour nous montrer le parc de Montana de Oro et nous emmener directement sur les meilleurs trails de randonnée.



On marche sur le trail pendant 5 miles. On croise des lapins et des dindons sauvages avant d'arriver en haut d'un mont. A la même hauteur que les condors californiens. Les collines vertes et sèches s'enfoncent et réapparaissent jusqu'à l'océan au loin.

Au sommet, on rencontre Sage. Elle habite San Luis Obispo et nous donne son numéro au cas où elle pourrait nous aider le lendemain.








7/01 La nuit est calme. Personne ne viendra nous chercher en haut des montagnes. Au petit matin, on croise les rangers qui grimpent et on doit avoir l'air un peu coupable quand on se dit bonjour.

L'objectif de la journée est de prendre une douche. Petit dejeuner sur la plage. On nous offre deux bananes. Anton demande à deux cyclistes qui quittent la montagne s'ils peuvent nous emmener à San Luis Obispo mais ils refusent.
- Je ne te connais pas. Je veux vivre demain. Je ne prends jamais les autostoppeurs.
Deux minutes plus tard, une chercheuse et enseignante allemande s'arrête. La tête des cyclistes est hilarante.
A SLO, on contacte Sage pour savoir si on peut prendre une douche chez elle mais elle est partie randonner. Elle nous renvoie vers son amie Jewell qui travaille dans un café.

Pour résumer, on va demander à une inconnue si on peut aller prendre une douche chez elle. Un peu délicat comme situation mais Jewell adore les voyageurs, et surtout à Sage a qui elle fait confiance. Elle nous accueille avec son plus grand sourire. Seul problème, elle vit avec une bande de fille dans sa maison et ses colocataires ne veulent pas recevoir deux inconnus.

Elle nous propose d'aller soit dans un hôtel, soit de tenter de rencontrer une communauté de 19 personnes nommée l'établissement qui pourrait peut être nous aider.

On décide de suivre les conseils de Jewell et on se rend à l'adresse de l'établissement. On y trouve une maison rectangulaire sur deux étages, les murs extérieurs sont vert pâle. L'entrée consiste en une barrière en bois dont chaque planche est peinte d'une couleur différente. On s'approche timidement dans le jardin et on tombe sur un jeune gars, la peau mate, les cheveux longs, lisses et bruns. Après quelques questions, il accepte qu'on prenne notre douche et nous fait la visite du batiment. Dans le petit jardin exterieur, des canapés et des fauteuils sont éparpillés. Un escalier extérieur permet d'atteindre le deuxième étage. A l'intérieur, on rencontre un homme d'une quarantaine d'années assis sur le canapé avec sa chienne Charlotte puis plusieurs autres habitants ou invités. On a le choix entre plusieurs salles de bain, chacune ayant un thème (le velo, l'aventure...) et un nom. Je choisis celle sur le thème de la jungle et Anton opte pour la douche extérieure.
On parle un peu avec les gens. Dan, l'homme au chien, nous demande combien de temps on compte rester. Nous, on est un peu gêné parce qu'on se sent bien ici mais on répond qu'on est simplement venu prendre une douche. A notre habitude, on attends une invitation et on n'ose pas s'imposer. A peine sortis de la maison, sur le chemin de l'autoroute, on maudit notre bonne éducation et on regrette de ne pas s'être incrustés. On se sentais tellement bien dans cette maison. On sent que les gens y étaient posés et tous gentils.
"Peut-on rester un peu avec vous? C'est quand même pas compliqué à demander."
On ne pense qu'à cela et on ne pouce pas bien longtemps. On monte sur une colline et plante le campement. Perchés, on se fait la promesse d'y retourner le lendemain pour demander à rester.


Le matin, on cherche le premier café sur notre route et on y reste  deux heures le temps de boire notre verre d'ice tea. Petite partie d'échec.

Puis, on se pointe de nouveau devant l'établissement. On nous demande :
- Alors, vous voulez de nouveau prendre une douche?
Finalement ce n'était pas si compliqué. Quelques minutes plus tard, la tente est installée dans le jardin et on se prépare à cuisiner intensivement des crêpes pour tout le monde. On finit notre pile de 60 crêpes, dont une dizaine de vegan.

Petit à petit, les habitant arrivent et le salon se remplit. On retient quelques noms : Sarah, Matt, Carolyn...  Chacun cuisine sa portion de nourriture dans un roulement improvisé. Ils sont 19, mais arrivent à ne pas se marcher sur les pieds dans une cuisine pourtant pas si imposante que cela. Constamment une bonne odeur de nouritture flotte dans les pièces de vie commune.
Il fait bon vivre dans l'établissement et on décide de rester une nuit de plus avant de repartir. On traine dans la maison, discute avec les habitants comme si ça faisait des années qu'on vivait ici. Dan est écrivain et passe la plupart du temps dans le salon. Sarah est une étudiante qui a postulé dans une école au Rwanda qui milite pour une couverture sociale internationale... On nous apprends que la communauté existe depuis les années -70. Ce qui est fou, c'est le calme qui règne dans les petites pièces communes malgré le nombre d'habitants. Cette maison transpire l'amour et la bienveillance. Le deuxième soir, Anton va au marché de San Luis Obispo qui est très réputé et on joue à un jeu de société toute la soirée.






Le lendemain, il est difficile de quitter la maison mais on est attendu en couchsurfing à Bakersfield chez Katie et ses deux enfants. On préfère se dire au revoir plutôt que adieu.
On se dirige donc vers l'est,  à l'intérieur des terres. On quitte l'océan après plusieurs semaines à le longer. Ce jour-là, on fait quelques mauvais choix. On doit rebrousser chemin mais un ancien cycliste de montagne professionnel nous aide. Puis on avance quelques miles dans une jaguar grise et son conducteur tout calme. Enfin, deux frères mexicains nous déposent à Lost Hills, plus à l'est. Sur la route, on croise des centaines de pompes à pétrole qui tournent à plein régime.
Notre bonne étoile nous abandonne ce jour. On reste bloqués sur l'entrée de l'autoroute 5 en pleine rénovation. Certains types n'ont pas pu se retenir d'ouvrir leurs fenêtres pour nous insulter en passant : "fuck you" ou encore "get a car, fagass". Pour notre réconfort, on va manger un burger garni de trois steaks dans un Wendy's avant d'aller se cacher dans la forêt.

Le lendemain, on est trop fatigués et on décide d'investir trois dollars dans un bus qui nous dépose au milieu de l'étrange ville de Bakersfield.

Commentaires

  1. Super ! Plein de jours à suivre . ... La vie est belle on dirait .
    Je ne vais pas vous chanter "on n'a pas tous les jours 20 ans, mais je pense qu'au réveil Elouan aura ses 20 ans aux states. Encore un jour inoubliable pour vous .
    Alors BON ANNIVERSAIRE ELOUAN pour ce grand jour .
    Je vous fais mes plus gros bisous à tous les 2
    Merci pour toutes ces photos qui nous font rêver.
    A bientôt 👍😊🍾

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    1. Merci pour les bisous !
      Et je crois que j'ai fait le décalage horaire dans le sens inverse ! Donc, encore une journée avant de passer la dizaine.
      Bonne continuation . Bizzzz

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    2. En effet, tu t'es trompe de sens :) mais merci quand meme !

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  2. Coucou, c'est votre fan préférée mais pas assidue, j'ai loupé l'heure de la publication...vous voyez je fais des progrès ? mais c'est toujours génial de vous suivre avec ses petits détails croustillants.
    Et puis on est le 31, 20 ans ! déjà ! le temps passe trop vite. On s'appelle ce soir pour fêter cela dignement. En attendant, reposez-vous bien, mangez bien et buvez-bien pour reprendre des forces. et surtout ne lâchez-rien, on a encore besoin de rêver à travers vos récits. Quelle belle évasion à vos cotés. bisous bisous et encore bisous

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  3. Bon anniversaire Elouan. 20 ans ! 🎂🥂🤗
    Merci de partager vos aventures americaines c'est toujours un plaisir de vous lire.
    Bisous

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  4. On n'a pas tous les jours 20 Ans et la chance de fêter son anniversaire aux Amériques. Papayo et Mamdani te souhaite un joyeux anniversaire en espérant que tu es bien au chaud et avec des super amis. Quel long message que nous avons pu lire et des nouvelles rassurantes. Nous espérons qu'aujourd'hui vous êtes toujours aussi heureux de parcourir l'Amérique avec des rencontres aussi intéressantes.
    Nous vous souhaitons aussi une très Bonne Année du Rat Métal. Nous avons commencé le Nouvel An chinois avec Cosma et Eloïse ainsi que de nombreux amis qui sont passés nous voir.
    Très gros bisous et à bientôt

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  5. Un plaisir de vous lire de nouveau, plein de bonnes choses à vous ! "bises

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