Traversée du Sinaloa - 4 au 8 mars

04/03
Nous arrivons donc vers 6 heures du matin dans la ville de Culiacan, capitale du Sinaloa, une des villes comptant le plus d'homicides au monde dû à la présence de la mafia.

Une heure de marche jusqu'au centre ville pendant laquelle Elouan manque de se faire mordre par un chien errant. Arrivés, on va boire un café. Première surprise : le café fait très américain (prix affichés sur un tableau à craie, l'installation...). On nous propose de laisser nos sacs au café et c'est donc les épaules libres que l'on découvre le centre ville. On est tout de suite attirés par un bâtiment de l'université au style espagnol. On discute un peu avec les personnes se trouvant devant qui nous disent du bien de leur ville.


Puis on se rend vers la cathédrale, en visitant au passage d'autres bâtiments. Contrairement aux autres villes visitées jusque-là, tout est plus ordonné. Un peu moins de déchets par terre, on voit même des slogans invitant les habitants à adopter des comportement "environnemental-friendly".

Dans les rues de la ville, on trouve tout de même quelques graphs illustrant les visages des victimes de la guerre de la drogue, avec l'indication "Donde estan", soit "Où sont-ils?"



On termine notre promenade sur les bords de la rivière qui longe le centre puis on va récupérer nos sacs et prendre un bus pour Mazatlan, toujours dans le Sinaloa, mais sur la côte. On y a réservé un airbnb le matin en se disant que ce serait peut-être trop dangereux d'y rester. C'était plus ou moins ma décision, et je la regrette...
On arrive en début d'après-midi à Mazatlan et on se rend de suite chez Julio, notre hôte pendant deux jours. Il est très sympathique et nous montre notre grande chambre. Puis on traverse le centre-ville, passe devant le marché municipal couvert, la cathédrale, une belle place remplie de restaurants et ce jusqu'à l'océan.







Il y a plus de touriste que dans les villes précédentes mais ils sont surtout présents à certains endroits. On dîne sur le balcon du marché municipal couvert où ils ne traînent pas.
05/03
On passe l'essentiel de la seconde journée à se reposer, puis on part se baigner. Peu de baigneurs, les courants sont un peu dangereux. Le soir, on va boire un coup dans les endroits plus huppés et on assiste à un concert extérieur où sont notamment reprises les chansons du buena vista social club. Quelques couples d'une cinquantaine/ soixantaine d'années dansent.
Je suis assez déçu par mon mojito.
Dernière nuit chez Julio.
06/03 On part au matin prendre un bateau pour nous rendre à "l'isla de la piedra", qui n'est pas vraiment une île, plutôt une presque île. On a prévu de passer la journée sur la plage et de dormir ici le soir. On trouve pour cela un coin abrité : on a toujours pas de crème solaire.

Dans l'après-midi, on cherche un endroit ou prendre un verre mais la plupart des établissements sont blindés de touristes. On finit donc au debit de Pacifico principalement fréquenté par des mexicains un peu saouls. On s'y fait assez vite des amis au billard. On nous demande de traduire des choses obscènes en français. Puis, à une autre table, on sort la machette pour ouvrir des cocos dont on boit le jus. Je demande à un vendeur de collier si il peut m'en faire un vert et jaune. Comme il est un peu rond, il se rend compte tardivement qu'il n'a pas assez de fil, s'excuse, dit qu'il est idiot, et m'attache presque de force un autre bracelet à la cheville.
On finit par se lasser au bout d'un moment de notre experience PMU mexicain et on va planter la tente un peu plus loin, sous une nuée de moustiques.

07/03
Baignade avec les pelicans au réveil. Puis on quitte la presqu'île en stop. Une voiture passe, puis un camion s'arrête. On de la chance, notre conducteur va vers la prochaine ville au sud. On comprend qu'il transporte des gravats, de la pierre...
Il nous dépose le long d'une rivière que l'on doit traverser pour atteindre Villa Union. La petite surprise ce sont les deux serpents qu'Elouan aperçoit dans l'eau en traversant.
En ville, achat d'eau, de crème solaire et d'anti-moustique. Puis on mange des tacos délicieux aux crevettes pour rien du tout. 
Pour continuer vers le sud, on peut soit choisir la 15, soit l'autoroute, soit prendre un détour par la côte et des petites routes. Trois véhicules, dont un camion, nous donnent des petites rides, mais on n'a pas l'occasion de rencontrer les propriétaires puisqu'on est systématiquement assis à l'arrière, en extérieur. Les locaux sont amusés de voir des gringos à l'arrière des pick-up. On roule le long de champs de piments, et on en aperçoit parfois sur le bitume, tombés du camion.

Nouvelle baignade, puis on enchaîne encore quelques voitures jusqu'à Agua Verde, où une première femme propose de nous emmener jusqu'à El Rosario, la petite vile du coin. Son prénom est celui d'une fleur mais je l'ai oublié. J'aurais du le noter. C'est une mère célibataire, elle nous dit être à la fois maman et papa. Elle nous dit qu'elle a ou qu'elle va (je n'ai pas bien compris) conduire de El Rosario à Baha California, soit une vingtaine d'heure de route. Bien qu'elle soit pressée, elle nous montre l'île au iguanes à El Rosario, un endroit où elle pense que l'on pourrait camper. En effet, on décide d'arrêter ici cette très bonne journée de stop. On a enchaîné les voitures presque sans attendre.
En effet, c'est charmant, mais c'est aussi en plein milieu de la ville et complètement cramé. On mange et un voisin, habitant aux Etats-Unis, nous parle en anglais. Il essaie de nous aider et demande à un ami si c'est possible pour nous de dormir ici.


Après manger, je pars en repérage au fleuve et je trouve un endroit ou planquer la tente. Mais sur le retour, alors que je m'arrête pour regarder l'église du village, dont l'accès est interdit par des rubans jaunes, je parle avec l'agent de la sécurité civile qui la garde. Il me demande si je fais du vélo. J'essaie difficilement de lui expliquer que l'on voyage en stop. Puis il me dit que l'on peut aller dormir à la sécurité civile. 
De retour à l'île, je me fait offrir un tacos par une famille avec qui Elouan a sympathisé. Ils sont de Mazatlan et font une pause repas sur la route. J'explique à Elouan et à la famille la situation, et ils nous conseillent de dormir à la sécurité civile. 
Alors qu'on y arrive, on se rend compte que la sécurité civile partage ses locaux avec la police. On nous accueille chaleureusement sans toutefois oublier de nous demander qui fait l'homme dans le couple... Surprise : on peut prendre une douche.
On parle un peu de foot le soir et on leur demande des anecdotes rigolotes sur leur travail mais on obtient pas grand chose. Ils ont l'air heureux de faire leur boulot en tout cas. Tout au long de la soirée, on entend les voitures de police et de la sécurité civile entrer et sortir de la base, mais cela ne nous empêche pas de bien dormir.
08/03
Le lendemain, remerciement, puis on marche en sortie de ville. L'un fait du stop au soleil pendant que l'autre se pose à l'ombre. Une prise sur un mur d'une maison abandonnée fonctionne toujours. Durant l'attente, on attire l'attention d'un jeune qui essaie de parler avec nous. Il a l'air un peu supris. Après deux heures, on monte à l'arrière d'un 4x4 pour trente kilomètres. Puis une nouvelle voiture pour encore trente kilomètres.Le conducteur nous donne 100 pesos (4 ou 5euros). On essaie d'atteindre la ville de Tepic, mais on n'est pas certains de pouvoir y arriver. Pour cela, comme le traffic est très limité sur la 15, on tente l'autoroute, la 15D. Mais c'est dangereux. Il n'y a pas vraiment de place pour que les voitures s'arrêtent et ça roule vite. On prend une glace dans un petit commerce, soit dans la maison d'une famille. On y utilise les toilettes et alors que je suis assis, j'aperçois le groin du cochon de la famille qui renifle de mon côté du rideau. Je lui fait part de la présence et il s'enfuit bien vite.
Nouvelle voiture. Elouan monte à l'arrière et moi avec le conducteur. Puis un bus pour quelques kilomètres. On marche une heure jusqu'à une station service sur l'autoroute. De là, il nous reste une heure de jour. 
Sinon on pourra toujours manger au subway et planter la tente sur l'aire de repos. Pas de chance. Il n'y a pas beaucoup de voitures qui s'arrêtent sur l'aire. Un policier armé d'un énorme fusil surveille l'endroit toute la nuit et quelques filles font des passes pour les camionneurs. 
On regarde Friends au subway puis on plante la tente. On a quitté le Sinaloa.


Commentaires

  1. Au moins vous connaissez Sinaloa,votre dernière grande excursion avant de venir vous confiner en France. Profitez de votre liberté! Ne regrettez pas de rentrer car nous vivons un moment historique.Il y aura un avant et un après Covid.19.Il faut connaître ça. Gros bisous

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