Suède - à lest, la route E22 vers le sud
29.10
Je quitte ma forêt et cherche un endroit ou faire du stop vers Karlstad pour atteindre Stockholm et la mer Baltique, à l'est de la Suède. Le spot n'est pas évident mais a le mérite d'exister. J'attends plus d'une heure, le traffic d'abord calme, s'intensifie. Beaucoup se dirige vers les magasins de Charlotenburg. Jens s'arrête, il va à Norrköping, traversant la Suède d'ouest en est. Je décide de le suivre. Il travaille pour une société allemande et se déplace énormément, dans plusieurs pays. Il arrive de Porsgrunn où j'étais il y a deux jours. Nous passons quatre heures ensemble à parler de mes histoires d'autostop, de ses histoires de travail, de politique. Il m'explique qu'il est souvent en déplacement avec un collègue amusant mais fatigant, qui une fois, lors d'une escale à Dubaï pour aller en Inde a ouvert la bouteille de vodka qu'il venait de se faire sceller et l'a bu au goulot. Plusieurs personnes de la sécurité lui ont sauté dessus pour lui enlever la bouteille. Si Jens ne l'avait pas menacé de l'abandonner, il aurait certainement essayé de la récupérer. Jens m'offre LE petit déjeuner dans un restaurant sur la route, puis me dépose au centre ville de Norrköping.
Il s'agit d'une ancienne ville ouvrière et je déambule dans le coeur dans anciennes usines, transformées désormais en musées, en magasins.
L'insertion est parfaite pour poucer vers le sud. Mais ça ne prend pas. Suite à une incompréhension avec un conducteur, je me fais déposer à la sortie suivante 500 mètres plus loin. La nuit tombe et après un nouvel essai court, je vais planter ma tente dans la forêt puis je pars boire un verre en ville.
30.10
Matinée fraîche. Plus de réussite que la veille. Laslo m'emmène à Söderköping. Il est sympa, mais lâche tout de suite une réflexion raciste. Ça ne me donne pas trop envie de prolonger la discussion. Promenade en ville, café, puis c'est reparti.
Une heure d'attente, puis une fille de mon âge s'arrête. Elle vit à Norrköping mais ça travailler sur son bateau à Valdermarsvik, petite ville où elle a grandi. Première fois qu'elle prend un autostoppeur. Je lui demande de me déposer au port. J'y reste quelques minutes puis en marchant vers la route 22, je tend le pouce et stoppe immediatement une voiture qui me dépanne et m'évite la marche. "Tu vas pas me tuer?" et la première phrase que prononce le conducteur. "T'es sympa" la dernière avant qu'il ne me laisse filer.Une agricultrice m'emmène ensuite jusqu'à Gamleby. On parle de ses randonnées dans le nord de la Suède. Elle prépare un voyage de 3 à 4 semaines prochainement.
A Gamleby, elle me dépose sur une insertion et me dit que la ville n'est pas très intéressante. Pourtant, mon instinct me dit d'y aller, pour accéder à une route parallèle à la 22 qui pourrait m'emmener à la ville suivante de Västervick. Je me poste derrière un pont en bois, tout est très calme et je mange des cacahuètes.
Au moment où je range mon sac, une voiture arrive et s'arrête. Un couple à l'intérieur, il peuvent me déposer à Västervick. Maja et Kenneth sont surpris de trouver un autostoppeur sur une route aussi petite. Cinq minutes plus tard, ils s'arrêtent près d'un bâtiment qui me semblait abandonné. Mais à l'intérieur, il se trouve une galerie d'art et une exposition. Kenneth m'explique que le peintre vient du Nord de la Suède et peint ses paysages. Quelques portraits également. Je me fais servir un cocktail à la vodka.
Nous reprenons la route. Je me sens bien avec eux et je leur pose deux questions : si je peux prendre une douche et si je peux dormir chez eux. Ils ne répondent pas tout de suite et je n'arrive pas à comprendre s'il s'agit d'une gêne ou d'une hésitation. On s'arrête de nouveau devant un lac, puis ils conduisent jusqu'à chez eux en me montrant quelques bâtiments de la ville. Arrivés, je leur demande : "Qu'avez vous décidé? "
Je suis invité à prendre une douche, puis ils me conduiront chez des amis pour que j'y passe la nuit. Kenneth devant We faire opérer mardi, ils disent ne pas trop pouvoir loger de personnes en ce moment. Ils m'invitent tout de même à dîner, vers 16h30. Puis nous prenons la route vers le sud, une dizaine de km jusqu'à chez Michel et Marianne. Michel est un français. C'est un ancien luthier qui a décidé de vivre en Suède dans les années -70, fasciné par la culture laponne. Sa femme Marianne est prof du travail du bois pour des élèves de 8 à 15 ans. Ils doivent aller travailler sur un projet de nouvelle maison dans le sud le lendemain. Je me propose de les y aider. Deux petits chats vivent aussi ici mais ils sont un peu farouches.
31.10
Réveil vers 7h00. Petit déjeuner, je joue avec les chatons. J'accompagne Michel qui nourrit les cailles, les poules et les lapins. Puis on prend la route dans leur camion aménagé. Marianne est assise derrière et tricote. Michel et moi sommes assis devant et parlons.Nous roulons pendant presque une heure vers le sud. Arrivé sur place, Michel me fait le tour de la maison, m'explique les différents projets.
Marianne arrache la souche d'un vieux pommier pendant que Michel et moi nous trions des planches qui viennent du vieux toit qui a été changé. Je retire les clous des planches qui pourront servir plus tard. Déjeuner sous le porche, puis nous rentrons. Je pars marcher pendant deux heures puis nous dînons à 17h. Marianne et Michel m'attendaient. Un couple d'amis à eux passe. Puis nous buvons un chocolat chaud et je vais me coucher.
01.11
Réveil à 5h45. Packetage. Petit déjeuner. Michel m'offre un livre : le zen. Nous nous disons au revoir. Marianne m'emmène jusqu'à Oskarshamn où elle travaille. Elle me laisse sur une insertion qui continue vers le sud, sur la 22. Un homme m'emmène sur 40km avec son jeune petit chien, complètement excité. Puis Georg, d'origine grecque m'emmène à Kalmar, devant le château. Il est souvent question d'immigration dans les voitures. C'est un des sujets qui revient le plus souvent, avec le réchauffement des hivers.
Je peux rentrer dans la cour du château et en faire le tour. Puis je marche en ville et reste à la bibliothèque de 10h à midi.
Je vais faire un tour sur l'île d'Öland. Bouchah, une marocaine avec qui je parle français me fait traverser le pont long de 5km. Puis une dame avec ses deux enfants me dépanne de quelques kilomètres. Elle me demande si je recommanderais à ses enfants de faire du stop. Un habitant de l'île fait un détour pour me rapprocher du sud, puis un serbe qui a immigré dans les années -60, et enfin, un autre local qui fait également un détour et m'emmène jusqu'au phare et à la réserve ornithologique. Après une courte pause, je marche vers le nord, au milieu des moutons, puis dans les bois au milieu des biches que je distingue à peine avec l'obscurité. Je finis par planter ma tente près d'un parking désert et isolé qui donne accès à la réserve. J'entends un cerfs grogner derrière le mur.
Salut mon grand
RépondreSupprimerJ'espère que tu as un peu ralenti ton approche des pays nordiques depuis que tu as ton livre "zen" . Carpe Diem ! Heureusement tu trouves un lit de temps en temps ça évite trop de camping.
Je suis toujours avec grand plaisir ton parcours eg les photos qui donnent envie d'y aller ...
Porte toi bien mon Doudou .
Gros bisous 😚